Lancia présente l’Aurelia B24 Il y a 62 ans Semaine du 9 au 15 juillet 1956. Distinction latine. Les Lancia ont toujours été des voitures d’un grand raffinement. Pas de moteur démesuré, pas d’esbroufe. Mais un modernisme maîtrisé, qui offrait une conduite douce, docile, charmeuse.
Avec l’Aurelia, Lancia innove: c’est le premier moteur V6 de série, tous les autres six cylindres précédents ayant eu une architecture en ligne. Ce superbe bloc de seulement 2 litres se montre néanmoins particulièrement séduisant. Ainsi gréée, la berline Aurelia constitue une offre rare, appréciée des amateurs. En 1955, Lancia en dérive un spider. Puis, l’année suivante, ce coupé. Toujours à deux places, mais avec un moteur porté à 2,5 litres.
Immédiatement, la sonorité rauque de l’engin fait dresser l’oreille. Voilà du prometteur que les premiers tours de roues confirment. Avec une aisance rarissime dans les années 1950 (hormis chez Rolls-Royce et BMW), le V6 accélère dès les bas régimes, sans protester, sans hoqueter. Sa disponibilité totale, son élasticité font plaisir. Dans les hauts régimes, il se montre tout aussi à l’aise. La boîte à quatre vitesses se commande par un levier long, mais bien guidé, avec l’avantage de verrouillages fermes et précis.
Côté tenue de route, c’est un peu moins rigoureux: l’auto n’aime pas être brusquée.
Elle n’a rien d’une sportive que les enchainements de virages excitent. Le pont arrière suspendu encaisse mal les inégalités de la chaussée, et la direction réserve une attaque peu incisive. De leur cote, les quatre gros tambours font ce qu’ils peuvent pour ralentir I ‘auto, mais ils ne sont pas d’une efficacité redoutable. Alors… vous prenez la route du bon cote: vous filez vite si elle est bien revêtue et assez récit ligne. Et la vie est belle! A bord, les deux larges fauteuils sont accueillants. La présentation s’avere particulièrement raffinée, surtout dans cette harmonie rouge et grise. Et le grand coffre emportera tous vos bagages pour un voyage au long cours. Petit agacement: si une pluie vient taquiner votre cuir chevelu, il faudra remettre la capote. Et la, son maniement complexe vous taquinera aussi les nerfs.
La ligne raffinée et équilibrée est signée Pininfarina. Une fois I ‘auto en mouvement, sa silhouette semble glisser dans I ‘air, avec juste ce qu’il faut d’elan et de caractère.
Moteur: V6
Cylindrée: 2451 cm3
Puissance: 104 ch DIN
Vitesse maxi: 175 km/h
Production: 761 ex. (avec version spider, 1955-1958)
Cote actuelle: plus de 350000 €
Quelques galbes harmonieux apportent une touche de sportivité très naturelle. L’âme de la dolce vita s’est nichée dans ce petit découvrable italien, qui respire la joie et donne envie d’évasion.
Ce V6 très moderne constitue la pièce de choix de l’Aurelia. Il offre un répondant remarquable à tous les régimes dans un grondement racé, mais jamais envahissant. Quelle classe!