2019 Aston Martin DBS Superleggera V12 biturbo 725 ch

2018  Ivan Magot & Drive-My

Pièce d’horlogerie anglaise, le V12 Aston Martin fête ses plus de 700 ch avec la DBS Superleggera… qui adore se faire attendre. Nous avons pu essayer le prototype de la belle aristocrate. Avant-première d’une vedette qui voit loin, mais mérite encore quelques réglages !


Avant-première


2019 Aston Martin DBS Superleggera

 

2019 Aston Martin DBS Superleggera


Le Centre Technique Aston Martin ressemble à une concession presque comme les autres, à cette diférence qu’il renferme des prototypes en phase de mise au point et se situe à deux pas du circuit du Nürburgring, le meilleur juge de paix qui soit. C’est ici que nous attend la Superleggera, dans une robe noir mat, camouflée pour passer inaperçue. C’est raté, nombre de photographes ayant déjà repéré son parcours.

Peu importe, la DBS a désormais été officiellement présentée à Londres (voir Sport Auto n° 867), levant le voile sur la clarté de sa ligne et sur l’essentiel des modifications apportées par rapport à la DB11 dont elle reprend l’architecture et le V12 suralimenté. Pour passer de 608 ch à 720 ch, ce dernier modifie, entre autres, la pression de ses deux turbos (+ 0,3 bar), s’ofre un radiateur supplémentaire et, bien entendu, une nouvelle boîte (ZF), apte à supporter 100 mkg quand celle de la DB11 n’en accepte pas plus de 71.

La DBS tablant sur 340 km/h, l’aérodynamique a été particulièrement soignée avec un appui de 180 kg, dont 120 sur l’arrière (20 kg pour la DB11 !), le châssis rigidifié et les suspensions (toujours à double triangulation avant et multibras à l’arrière) afermies. A tout cela, la Superleggera ajoute une cure d’amaigrissement de 72 kg par rapport à la DB11, en faisant appel au carbone pour le capot, les ailes avant et arrière, les portes et, en option, le toit. Elle flirte cependant avec les 1 700 kg à sec, ce qui n’a rien du poids plume.

À Nürburg, il n’y a pas que le Ring, heureusement d’ailleurs puisque le circuit est aujourd’hui fermé au public. La ville mythique a en efet le bon goût de se situer au sein d’une campagne vallonnée, agrémentée de routes plus que variées, avec même une portion d’autoroute bien défoncée.


2019 Aston Martin DBS Superleggera

 

Une beauté que cette Superleggera, reconnaissable à sa bouche immense et ses aérations de capot. Elle ne sera proposée qu’en V12, y compris pour la version Volante.


Sur la route

Si le circuit permet de dégrossir au mieux la mise au point d’une voiture, les routes avoisinantes apportent également leur lot d’enseignements. Autant dire que, dans le coin, on ne fait pas demi-tour à l’aveuglette, des protos maquillés, menés tambour battant, pouvant débouler plein pot sous votre nez. Avec le volant à droite et Ian Hartley (metteur au point) à ma gauche, pas question de faire le malin. Ce qui ne nous empêche pas de rouler bon train pour vérifier ne serait-ce que la santé de ce V12 survitaminé.

Pas de surprise, les 725 ch sont là, aptes à flouter tout ce qui défile sur les vitres latérales, tandis que la boîte apparaît suffisamment rapide et bien calibrée malgré, parfois, quelques hésitations. Le son du V12 est un régal, et serait plus envoûtant s’il était moins discret, y compris en mode extrême. Trois programmes sont proposés, GT, Sport ou Sport +, agissant sur la réponse moteur, la boîte, la direction, les suspensions et le son. Pas de mode Normal ici comme sur la DB11, ni de mode Track comme avec une Vantage. Les diférents réglages proposés ne sont, comme le précise Ian, pas encore définitifs.

Pour l’heure, aucun n’est totalement satisfaisant, notamment en ce qui concerne les suspensions pilotées. Si la précision et le feeling de direction semblent avoir progressé par rapport à la DB11, la qualité de l’amortissement et la motricité (déjà moyennes chez sa sœur) demandent encore du travail. Plus sportive, plus ferme, revue aussi pour plus de rigidité ainsi qu’en aérodynamique, cette DBS s’en sort correctement sur terrain plat mais très moyennement sur les bosses où les suspensions sont à la peine si l’on adopte un rythme un tant soit peu élevé.

En position Sport +, le maintien de caisse est encore perfectible, les piochages du train arrière restent fréquents, et l’électronique corrige vite des pertes de motricité qui n’auraient pas lieu d’être avec un meilleur amortissement. Sur cette partie rapide d’autoroute pas vraiment plane, probablement aux alentours des 300 km/h (notre compteur n’allait pas au-delà de 260 km/h), il était de bon ton de tenir fermement le volant tant notre Aston Martin n’était pas une reine de stabilité. Une DBS manifestement encore en phase de mise au point.

Gageons que le constucteur saura remédier aux problèmes de rigueur et de confort rencontrés sur les exigeantes routes bosselées de cet essai, car la Superleggera mérite mieux, ne serait-ce que pour tenir tête à la cible annoncée, alias Ferrari F12 Superfast 

Les 725 ch sont bien là, aptes à flouter tout ce qui défile sur les vitres latérales


2019 Aston Martin DBS Superleggera 03

 

L’environnement intérieur rappelle celui de la DB11. La qualité est bien là, mais les éléments Mercedes n’apportent pas l’ambiance que l’on attend à bord d’une Aston.


TECHNIQUE

Moteur : V12 biturbo Cylindrée : 5 204 cm3

Puissance maxi : 725 ch à 6 500 tr/mn

Couple maxi : 91,7 mkg dès 1 700 tr/mn

Transmission : aux roues AR, 8 rapports auto

Autobloquant / contrôle de stabilité : de série piloté/de série (déconnectable)

Poids annoncé : 1 693 kg à sec

Rapport poids/puissance : 2,3 kg/ch

L – l – h : 4 712 – 1 968 – 1 280 mm

Empattement : 2 805 mm

Pneus AV & AR : 265/35 ZR 21 & 305/30 ZR 21

Carburant : 78 l

Prix de base : env. 275 000 €

PERFORMANCES ANNONCÉES

V. max. : 340 km/h 0 à 100 km/h : 3’’4 0 à 160 km/h : 6’’4

 

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