2019 Cadillac ATS-V V6 biturbo 2019 Lexus LC 500 V8 Cylindrée

2018 Adrien Cortesi & Drive-My

Iln’yapasqueBMW,MercedesetAudidanslavie.Lapreuve,avec cesdeuxcasdefigure:d’uncôté,uneCadillaccapabledecroiserà plusde300km/het,del’autre,uneLexusenformedesculpture.


Mais, au-delà de l’efet de surprise, peuvent-elles être une alternative aux références de leur segment respectif ?


2019 Cadillac ATS V vs 2019 Lexus LC 500

 

2019 Cadillac ATS-V vs 2019 Lexus LC 500


Une pensée pour ce lecteur croisé au grand prix  de France de F1 selon qui « les voitures allemandes sont excellentes, les meilleures de toutes, objectivement ». Mais que l’idée de faire comme tout le monde ennuie prodigieusement : « J’ai même eu une TVR, c’est pour dire ! Je l’ai adorée, puis détestée, et finalement, je ne l’ai pas gardée.

Les deux fois où j’ai voulu venir dans le Sud,  ça s’est fini sur une dépanneuse. Ça donne envie de revenir aux valeurs sûres. » Ou de chercher du côté des constructeurs plus exotiques pour débusquer des pépites, comme la LC 500 ou l’ATS-V, par exemple.

Lexus, le flacon et l’ivresse

A Sport Auto, nous n’avons pas pour habitude de nous étendre sur  le design des voitures. Primo, parce que nous ne sommes pas dans  la contemplation mais dans la description des sensations de conduite. Deuzio, parce que nous n’avons pas le monopole du bon goût et que nous laissons à chacun le soin d’apprécier, ou pas, en fonction du sien. Mais il faut quand même avouer que la LC 500 nous a tapé dans l’œil.

Avec son profil de concept-car tout droit échappé d’un Salon, son capot fuselé, sa bouche béante et ses grandes roues de 21 pouces, Lexus signe une toile de maître, loin du conformisme des grands coupés allemands. L’intérieur est du même acabit. Original, cosy et superbement fini. De quoi donner l’envie de s’y installer, de prendre ses marques  en admirant la planche de bord et de repousser le moment d’appuyer  sur le bouton Engine Start. Surprise.

Le démarrage de la LC 500 détonne avec cette impression de luxe paisible qui règne à bord. Il faut rappeler que ce V8 n’est pas vraiment celui d’une limousine insipide. Cela se ressent dès les premiers coups de gaz, qui laissent entrevoir une inertie réduite, malgré la cylindrée. Pour mémoire, ce 5 litres que Lexus affirme avoir développé

« lors des 24 Heures du Nürburgring et à Pikes Peak  pour offrir une incroyable accélération et une sonorité envoûtante » est épaulé par une boîte automatique à 10 rapports. C’est-à-dire 8 vitesses, plus une vitesse entre la deuxième et la troisième et une autre surmultipliée pour abaisser le régime moteur sur autoroute. A l’usage, la boîte Directshift fait le job, sans toutefois être d’une réactivité délirante en mode tout automatique.

Mais qu’importe, puisque l’ivresse mécanique est au rendez-vous. L’autre bonne surprise, c’est qu’il s’agit d’un V8 atmosphérique. Et qui dit atmosphérique, dit euphorique ! Quel que soit le régime, le V8 Lexus est capable de se transformer en foudre de guerre, jusqu’à 7 000 tours, d’un simple appel du pied. Et quelle sonorité ! C’est d’autant plus surprenant que la LC 500 pèse un âne mort : 1 988 kg mesurés avec les pleins. Malgré ce chiffre, et sa prépondérance sur l’essieu avant, la Lexus conserve un excellent équilibre et des réactions saines, à condition de composer avec  l’inertie dégagée par les deux tonnes.

De quoi profiter du V8 sans arrière-pensées, en ménageant toutefois le système de freinage,  dont l’échauffement a tendance à allonger les distances d’arrêt en cas  de fortes sollicitations répétées. Mais le bilan final demeure remarquable. La LC 500 offre un agrément mécanique de premier ordre, bien plus marqué que celui des gammes BMW et Mercedes converties aux  turbos, hors M et AMG. En clair, il s’agit d’une excellente alternative  aux grands coupés allemands.


TECHNIQUE Lexus LC 500

Moteur : V8 Cylindrée : 4 969 cm3
Puissance maxi : 477 ch à 7 100 tr/mn
Couple maxi : 55 mkg à 4 800 tr/mn
Transmission : aux roues AR, 10 rapports automatiques
Poids mesuré : 1 988 kg
Rapport poids/puissance : 4,2 kg/ch
L – l – h : 4 770 – 1 920 – 1 345 mm
Empattement : 2 870 mm
Pneumatiques AV & AR : 245/40 R 21 & 275/35 R 21
Prix de base/modèle essayé :
109 500 €/119 500 €

PERFORMANCES ANNONCÉES

V. max. : 270 km/h
0 à 100 km/h : 4’’7


TECHNIQUECadillac ATS-V

Moteur : V6 biturbo Cylindrée : 3 556 cm3
Puissance maxi : 470 ch à 6 000 tr/mn
Couple maxi : 61,4 mkg à 3 500 tr/mn
Transmission : aux roues AR, 8 rapports automatiques
Poids mesuré : 1 764 kg
Rapport poids/puissance : 3,7 kg/ch
L – l – h : 4 690 – 1 830 – 1 430 mm
Empattement : 2 780 mm
Pneumatiques AV & AR : 255/35 R 18 & 275/35 R 18
Prix de base/modèle essayé :
71 465 €/82 815 €

PERFORMANCES ANNONCÉES

V. max. : 304 km/h
0 à 100 km/h : 3’’9


2019 Cadillac ATS V vs 2019 Lexus LC 500

Lexus signe une toile de maître. Que ce soit sur le plan design ou mécanique, elle tient parfaitement  la route face aux coupés allemands.


Cadillac, l’autre M3

Avec son V6 biturbo 3,6 litres de 470 ch et son statut de propulsion, la Cadillac ATS-V vise carrément la BMW M3, rien que ça. Après tout, pourquoi pas, si les prestations sont à la hauteur des performances revendiquées : 3’’9 de 0 à 100 km/h et 304 km/h en vitesse de pointe ! Sans parler de l’accélération latérale pouvant aller jusqu’à 1G, selon son concepteur. Sur le plan du look, force est de reconnaître que l’ATS-V en impose avec ses épaules carrées et ses quatre sorties d’échappement.

L’habitacle est à l’avenant, avec de somptueux sièges baquet dont le maintien n’a rien à envier aux références du segment. Et les premiers tours de roue sont engageants. Malgré une masse de 1 764 kg mesurée avec les pleins, la Cadillac plonge dans les virages avec une facilité déconcertante. En matière de répartition des masses entre les essieux, l’ATS-V fait jeu égal avec une M3, et cela se ressent immédiatement au volant. Même avec les pneus hiver de notre modèle d’essai, la Cadillac offre un bon équilibre. Le freinage Brembo constitue
également une bonne surprise, avec des décélérations constantes. Quant à la boîte auto, elle est infiniment moins rapide que la boîte à double embrayage de Munich, mais pas au point de gâcher le plaisir.

Disons que sa prestation est adaptée à l’usage routier auquel l’ATS-V se prédestine. Côté tempérament mécanique, en revanche, il y a de quoi rester sur sa faim. Au-delà de l’efficacité du moteur et de ses accélérations (très) énergiques, le V6 biturbo manque de caractère. L’exemple type du moteur plein, mais lisse, et trop discret sur le plan sonore. Je ne regrette pas les clapets actifs caricaturaux, loin de là, mais plutôt une musique et des vibrations dignes des Cadillac de la grande époque, celles qui me faisaient envie avec leur V8 Northstar, malgré leur comportement aléatoire. En clair, l’ATS-V n’est pas dénuée d’intérêt, mais elle manque de caractère moteur pour se frotter aux références allemandes.


L’AVISDE LAURENT CHEVALIER

Alors… inattaquables les références allemandes ? Avec son V8 atmosphérique qui chante en prenant ses tours et sa plastique parfaite, la Lexus peut clairement attaquer le gratin des grands coupés. En revanche, et malgré ses performances de haute volée, Cadillac doit progresser en termes de caractère moteur pour offrir une alternative à la BMW M3.

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